by TRANSNATIONAL MIGRANTS COORDINATION

We publish a text written by the Transnational Migrants Coordination (French version below) to endorse the transnational day of action on July 1st, on the side of women and lgbtqi+ people fighting in Turkey for the Istanbul Convention and against the overall patriarchal attack that is affecting migrant women in an utmost violent way!

Turkey has decided to pull out from the Council of Europe’s Convention on preventing and fighting violence against women and domestic violence, better known as the Istanbul Convention (IC). In Turkey, feminist and LGBTQI+ organizations have been massively opposing Erdogan’s attack on women’s lives and safety. On July 1st, the official date of Turkey’s withdrawal from the Convention, women and LGBTQI+ people in Turkey have launched a national day of struggle to show that they are determined to fight back. In fact, the withdrawal is a clear message to all women, not only in Turkey, that the patriarchal social order has to be sustained through male, racist and state violence against women and LGTBQI+ people. 

Starting from this mobilisation in Turkey, the network Essential Autonomous Struggles Transnational (E.A.S.T.) launched a transnational mobilization against male and patriarchal violence, recognising the deep connection between this attack against women and the attempt to deny or destroy women’s and LGBTQI+ people’s freedom that is happening all around the world. The Transnational Migrants Coordination fully supports this mobilisation, and it will take part in this struggle in different parts of the world because it is a struggle against patriarchal violence in all its forms.

Even if we know that Istanbul Convention as a treaty cannot end male violence by itself, we also recognize it as the result of longstanding transnational feminist struggles. Thanks to these struggles, the IC gives the opportunity to migrant women who have been exposed to violence to ask political asylum. Turkey’s withdrawal is therefore a political and patriarchal response that is going to hit migrant women in an even harsher way.

As Transnational Migrants Coordination, we know that male and state violence is everywhere: at home, at work, in the streets, in refugee camps, and at the borders where women and LGTBQI+ migrants, refugees, and asylum seekers experience it every day. The European institutions, which proclaim themselves as the representatives of civil rights, apply violent migration policies at the borders and in the refugees’ camps or sign bilateral agreements with Morocco, Turkey, and Libya, defining them as ‘safe third countries’ and paying them to stop and push migrants back, no matter how many women are exposed to daily rapes and violence.

Meanwhile, institutional racism is the norm within EU borders. Since migrant women do the most essential jobs at starving wages and with precarious contracts, they are more likely to obtain a residence permit through family reunification, for it is becoming more and more difficult to obtain it through precarious contracts. In this case, their residence permit depends on their fathers’ or male partners’ citizenship or documents. In the case of a violent relationship, the women whose residence permits depend on their partner’s documents need to think more than twice whether to end or denounce the abuse, because they risk remaining without a residence permit, to lose their children and to be eventually deported. Against male and racist violence, against exploitation and to stop the continuous attack on migrant women’s and LGBTQI+’s freedom, as Transnational Migrants Coordination, we claim an unconditional and unlimited European residence permit, independent from work, income and family reunification.

We will be taking to the streets on July 1st to join the Transnational Day of Struggle launched by E.A.S.T. in support of women and LGBTQ+ people’s struggles in Turkey, for we want to say that the patriarchal attacks everywhere need to end and that we are ready to fight for our freedom as migrants and women. 

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French:

1er juillet: la Coordination Transnationale des Migrant.e.s contre l’attaque patriarcal! 

La Turquie a décidé de se retirer de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence faite aux femmes et la violence domestique, plus connue sous le nom de Convention d’Istanbul (CI). En Turquie, les organisations féministes et LGBTQI+ se sont massivement opposées à l’attaque d’Erdogan contre la vie et la sécurité des femmes. Le 1er juillet, date officielle du retrait de la Turquie de la Convention, les femmes et les personnes LGBTQI+ de la Turquie ont lancé une journée nationale de lutte pour montrer qu’elles sont déterminées à se défendre et lutter. En fait, ce retrait est un message clair à toutes les femmes, pas seulement en Turquie, que l’ordre social patriarcal doit être soutenu par la violence masculine, raciste et étatique contre les femmes et les personnes LGBTQI+.

A partir de cette mobilisation en Turquie, le réseau Essential Autonomous Struggles Transnational (E.A.S.T.) a lancé une mobilisation transnationale contre la violence masculine et patriarcale, reconnaissant le lien profond entre cette attaque contre les femmes et la tentative de nier ou de détruire la liberté des femmes et des personnes LGBTQI+ qui se passe partout dans le monde. La Coordination Transnationale des Migrant.e.s soutienne pleinement cette mobilisation, et elle participera à cette lutte dans différentes parties du monde car il s’agit d’une lutte contre la violence patriarcale sous toutes ses formes.

Même si nous savons que la Convention d’Istanbul en tant que traité international ne peut pas mettre fin à la violence masculine par elle-même, nous reconnaissons également qu’elle est le résultat de luttes féministes transnationales de longue date. Grâce à ces luttes, la CI donne l’opportunité aux femmes migrantes qui ont été exposées à la violence de demander l’asile politique. Le retrait de la Turquie est donc une réponse politique et patriarcale qui va frapper les femmes migrantes de manière encore plus dure.

En tant que Coordination Transnationale des Migrant.e.s, nous savons que la violence masculine et étatique est partout : à la maison, au travail, dans les rues, dans les camps de réfugiés et aux frontières où les femmes et les migrants LGBTQI+, les réfugiées et les demandeurs d’asile en font expérience tous les jours. Les institutions européennes, qui se proclament les représentants des droits civils, appliquent des politiques migratoires violentes aux frontières et dans les camps de réfugiés ou elles signent des accords bilatéraux avec le Maroc, la Turquie, et la Libye, en les définissant comme des ‘pays tiers sûrs’ et les payant pour arrêter et repousser les migrants, peu importe le nombre de femmes exposées aux viols et aux violences quotidiennes.

Pendant ce temps, le racisme institutionnel est la norme à l’intérieur des frontières de l’UE. Etant donné que les femmes migrantes effectuent les travaux les plus essentiels à des salaires de misère et avec des contrats précaires, elles ont plus de chances d’obtenir un titre de séjour par le biais du regroupement familial, car il est de plus en plus difficile de l’obtenir dans cette manière qu’avec des contrats précaires. Dans ce cas, leur titre de séjour dépend des documents de la citoyenneté ou des documents de leur partenaire masculin. Dans le cas d’une relation violente, les femmes dont le titre de séjour dépend des documents de leur partenaire doivent réfléchir à deux fois avant de mettre fin à la violence ou à la dénoncer, car elles risquent de rester sans titre de séjour, de perdre leurs enfants et d’être éventuellement déportées. Contre la violence masculine et patriarcale, contre l’exploitation et pour arrêter les attaques continus contre la liberté des femmes et personnes LGBTQI+ migrantes, en tant que Coordination Transnationale des Migrant.e.s, nous réclamons un titre de séjour européen illimité et inconditionnel, indépendant du travail, des revenus et du regroupement familial.

Nous descendrons dans les rues le 1er juillet pour participer à la Journée Transnationale de Lutte lancée par E.A.S.T. en soutien aux luttes des femmes et des personnes LGBTQI+ en Turquie, car nous voulons dire que les attaques patriarcales doivent cesser partout et que nous sommes prêtes à nous battre pour notre liberté en tant que migrantes et femmes.