by TRANSNATIONAL SOCIAL STRIKE PLATFORM
[French and Italian translation below]
Last 23th of September, the Ministers of the Interiors of Italy, Malta, France and Germany triumphantly announced the signing of the so-called “Malta Agreement”, which provides for the relocation between all participating countries, within four weeks, of those migrants arrived into Maltese or Italian ports on NGOs’ ships. Just a few days later, however, Macron specified that France must avoid being too attractive for migrants and Germany has reinforced its border controls to counter ‘secondary migration’, that is the movements of migrants from the first State they arrive in. The new Italian government stated that the agreements with Libya remain in force, and that therefore migrants will continue to be rejected to Libyan camps and left to fight alone against violence, rape and slavery.
The Malta agreement hides a precise political project: facing the partial downsizing of sovereignism, the ‘new course’ announced by the European Commission attempts to reconsolidate Europe around a selective management of internal and external borders, in order to defend the alleged European ‘lifestyle’: a European style of exploitation that is common to all EU states, including the Visegrad countries which label migrants as enemies, but have silently welcomed more than two millions workers from neighbouring countries in the last two years to meet the European capitalists’ demand of poor workforce.
It is not possible yet to say what this agreement will actually produce, but it is clear that there is no real discontinuity in migration policies. On the contrary, the vulgar racism of sovereignism has been useful to legitimise democratic racism, which fully confirms its substance, since migrants are still treated as objects completely at States’ disposal. In addition to racist violence and daily attacks on migrants, there is also a risk of further arbitrariness as refugees arriving in Italy or Malta will be relocated to another country on the basis of a calculation of shares and percentages. The agreement strengthens the discretion of the institutions, which are free not only to judge who is legal and who is not, but also to decide where migrants should live and work in order to place them always where they serve the European regime of exploitation.
The fictional discontinuity of the Commission and its national governments must therefore be replaced by the possibility of a real struggle that sees migrants together and not isolated throughout Europe. A transnational struggle involving those who have lived for years with a temporary permit, those who after years are still without documents, those who have just arrived and whose asylum applications have been denied. Europe is now a space of transit and mobility where, day by day, migrants affirm their freedom that does not tolerate borders and where they fight to stay or move to build a better life. This freedom challenges any need for profit and political stability. Overcoming the Dublin Regulation means abandoning the idea that migrants are something to “welcome”, “manage” and “relocate” when necessary. It means to stop thinking that Europe’s borders are only on its margins, so that the only battle is to respect the human rights of migrants rescued at sea. The only alternative to the ‘relocation policy’, to the condition of exploitation and clandestinity, is a European residence permit with no conditions, that overcomes the distinction between refugees and economic migrants and allows migrant men and women to live their lives autonomously and independently. A European residence permit for those who are crossing the borders today and for the millions of migrants who have been living and working in Europe for decades in conditions that are becoming more and more precarious and insecure every day. A European residence permit that should not be a replication on an enlarged scale of national laws, which link residence to work and income, which consist of an infinite number of bureaucratic controls, which use family reunification as a blackmail or as a concession. The aim of the fight for an unconditional European residence permit must be to open up an area of mobility and freedom that genuinely shows the discontinuity with past and present national and European policies.
***
Contre les frontières intérieures et extérieures : les migrants pour un titre de séjour européen
Le 23 septembre dernier, les ministres de l’Intérieur de l’Italie, de Malte, de la France et de l’Allemagne ont annoncé triomphalement la signature de l'”Accord de Malte”, qui prévoit la répartition de l’installation entre tous les pays participants, des migrants arrivant dans les ports maltais ou italiens à bord de navires exploités par des ONG. Et cela à partir des quatre semaines suivant l’accord. Mais quelques jours plus tard, Macron a voulu préciser que la France doit éviter d’être un pays trop attractif pour les migrants et l’Allemagne a renforcé ses contrôles aux frontières pour lutter contre les “migrations secondaires”. Le nouveau gouvernement italien a clairement indiqué que les accords avec la Libye restent en vigueur et que, par conséquent, les migrantes et les migrants continueront à être rejetés dans les camps libyens et livrés à eux-mêmes face à la violence, le viol et l’esclavage.
L’accord de Malte cache un projet politique précis : face à la réduction partielle de la souveraineté, la “nouvelle voie” annoncée par la Commission européenne tente de ressouder l’Europe autour d’une gestion sélective des frontières intérieures et extérieures, afin de défendre le prétendu “style de vie” européen : une exploitation européenne qui rassemble tous les Etats européens, dont ceux de Visegrad qui, déclarés ennemis des migrants, ont accueilli “en silence” plus de deux millions de travailleurs des pays voisins depuis deux ans pour satisfaire les besoins des industriels européens d’une main d’oeuvre peuvre.
Il n’est pas encore possible d’affirmer ce que cet accord produira réellement, mais il est clair qu’il n’y a pas de réelle discontinuité dans les politiques migratoires. Au contraire, le racisme vulgaire des souverains a servi à légitimer le racisme démocratique, ce qui confirme pleinement sa substance, étant donné que les migrants continuent à être traités comme des objets à la disposition des États. Outre la violence raciste et les agressions quotidiennes contre les migrants, il existe également un risque d’arbitraire supplémentaire, c’est-à-dire la possibilité que des réfugiés arrivant en Italie ou à Malte soient réinstallés dans un autre pays sur la base d’un calcul des “quotas” et des pourcentages. L’accord renforce le pouvoir discrétionnaire des institutions, qui sont libres non seulement d’établir qui est légal et qui ne l’est pas, mais aussi de décider où les migrants devraient vivre et travailler dans le but qu’ils soient “fixés” et servir le régime européen de l’exploitation.
La discontinuité, selon les termes de la Commission et de ses gouvernements nationaux, doit donc être remplacée par la possibilité d’une véritable lutte qui ait une vision d’ ensemble de l’espace des migrants et non seulement de celui de l’Europe. Une lutte transnationale impliquant ceux qui ont vécu durant des années avec un permis temporaire, ceux qui, après des années, sont toujours sans papiers, ceux qui viennent d’arriver et se voient refuser leur demande d’asile. L’Europe est aujourd’hui un espace de transit et de mobilité, où les migrants affirment chaque jour une liberté qui ne tolère pas les frontières, luttant pour rester ou se déplacer pour construire une vie meilleure. Cette liberté remet en question tout besoin de profit et de stabilité politique. Surmonter le règlement de Dublin signifie abandonner l’idée que les migrants sont quelque chose qu’il faut “accueillir”, “gérer” et “délocaliser” si nécessaire. Cela signifie cesser de penser que les frontières de l’Europe ne sont qu’à ses frontières, donc la seule bataille est de respecter les droits humains des migrants recueillis en mer. La seule alternative à la “politique d’outplacement”, à la condition d’exploitation et de clandestinité, est un titre de séjour européen qui surmonte la distinction entre réfugiés et migrants économiques et permet aux hommes et aux femmes migrants de vivre leur vie de manière autonome et indépendante. Un titre de séjour européen pour ceux qui franchissent les frontières aujourd’hui et pour les millions de migrants qui vivent et travaillent en Europe depuis des décennies dans des conditions de plus en plus précaires et précaires chaque jour. Un titre de séjour européen qui ne devrait pas être une réplication à grande échelle des lois nationales qui lient le séjour au travail et au revenu, qui consistent en un nombre infini de contrôles bureaucratiques, qui utilisent le regroupement familial comme un chantage ou une concession. L’objectif de la lutte pour un titre de séjour européen inconditionnel doit être d’ouvrir un espace de mobilité et de liberté qui montre véritablement la rupture avec les politiques nationales et européennes passées et actuelles.
***
Contro i confini interni ed esterni: migranti per un permesso di soggiorno europeo
Lo scorso 23 settembre i ministri dell’interno di Italia, Malta, Francia e Germania hanno annunciato trionfalmente la firma del cosiddetto “accordo di Malta”, che prevede la ricollocazione tra tutti i paesi aderenti, entro quattro settimane, dei migranti arrivati nei porti maltesi o italiani a bordo di navi gestite da ONG. Appena qualche giorno dopo, però, Macron ha tenuto a specificare che la Francia deve evitare di essere un paese troppo attraente per i migranti e la Germania ha rinforzato i controlli alle sue frontiere per combattere le “migrazioni secondarie”. Il nuovo governo italiano ha chiarito che restano in vigore gli accordi con la Libia, e che quindi le e i migranti continueranno ad essere respinti nei lager libici e lasciati a lottare da soli contro violenze, stupri e schiavitù.
L’accordo di Malta nasconde un preciso progetto politico: di fronte al parziale ridimensionamento dei sovranismi, il “nuovo corso” annunciato dalla Commissione europea tenta di ricompattare l’Europa intorno a una gestione selettiva dei confini interni ed esterni, al fine di difendere il presunto “stile di vita” europeo: uno stile europeo dello sfruttamento che accumuna tutti gli stati dell’Unione, anche i paesi di Visegrad che, nemici dichiarati dei migranti, hanno “accolto” in silenzio più di due milioni di lavoratori dai paesi limitrofi negli ultimi due anni per soddisfare le richieste di lavoro povero degli industriali europei.
Non si può ancora dire cosa produrrà concretamente questo accordo, ma è chiaro che nelle politiche migratorie non c’è alcuna vera discontinuità. Al contrario, il razzismo volgare dei sovranisti è servito a legittimare il razzismo democratico, che ne conferma per intero la sostanza, visto che i migranti continuano a essere trattati come oggetti a disposizione degli Stati. Alla violenza razzista e agli attacchi quotidiani ai migranti rischia di aggiungersi un ulteriore arbitrio, cioè la possibilità che i rifugiati arrivati in Italia o a Malta vengano ricollocati in un altro paese in base a un calcolo di “quote” e percentuali. L’accordo rafforza la discrezionalità delle istituzioni, che sono libere non solo di stabilire chi è regolare e chi no, ma anche di decidere dove i migranti debbano vivere e lavorare affinché siano sempre dove servono al regime europeo dello sfruttamento.
Alla discontinuità a parole della Commissione e dei suoi governi nazionali, va allora sostituita la possibilità di una lotta reale che veda insieme migranti e non in tutto lo spazio europeo. Una lotta transnazionale che coinvolga chi vive da anni con un permesso temporaneo, chi dopo anni è ancora senza documenti, chi è arrivato da poco e vede negata la sua richiesta d’asilo. L’Europa è ormai uno spazio di transito e mobilità, in cui ogni giorno i migranti affermano una libertà che non tollera i confini, lottando per restare o muoversi per costruire una vita migliore. Questa libertà sfida qualunque esigenza di profitto e stabilità politica. Superare il regolamento di Dublino significa abbandonare l’idea che i migranti siano qualcosa da “accogliere”, “gestire” e “ricollocare” all’occorrenza. Significa smettere di pensare che i confini d’Europa siano solo sulle sue frontiere, per cui l’unica battaglia diviene quella per il rispetto dei diritti umani dei migranti raccolti in mare. L’unica alternativa alla “politica dei ricollocamenti”, alla condizione di sfruttamento e clandestinità, è un permesso di soggiorno europeo che superi la distinzione tra rifugiati e migranti economici e che permetta a uomini e donne migranti di vivere le loro vite in modo autonomo e indipendente. Un permesso di soggiorno europeo per chi attraversa oggi le frontiere e per i milioni di migranti che vivono e lavorano da decenni in Europea in condizioni che divengono ogni giorno più precarie e insicure. Un permesso di soggiorno europeo che non deve essere una replica su scala allargata delle legislazioni nazionali che legano la permanenza al lavoro e al reddito, che consistono in una infinità di controlli burocratici, che usano il ricongiungimento familiare come un ricatto o come una concessione. La lotta per un permesso di soggiorno europeo incondizionato deve avere come scopo l’apertura di uno spazio di mobilità e di libertà che mostri davvero la discontinuità con le politiche nazionali ed europee, passate e presenti.