[English translation below]
Pour signer l’appel (individuellement ou en tant que group) envoyer un mail à l’adresse: tssfrance@autistici.org
L’approbation de la loi travail et l’autoritarisme du gouvernement n’arrêtent pas le mouvement français. Ce mouvement vise haut : non seulement lutter contre la législation nationale, mais contre son «monde», c’est à dire la précarisation de la vie et du travail et l’impuissance qu’il impose sur l’avenir des pauvres, des migrants, des travailleurs et des étudiants. Le défi est maintenant de continuer à pousser en avant la lutte contre ce monde.
Il faut faire en sorte de ne pas perdre le potentiel de révolte qui s’exprime dans les rues, les lieux de travail, les écoles et les lieux de culture. Nous devons apporter une continuité à ce mouvement qui a fait que les grèves dans les lieux du travail puissent tendre vers la direction de grèves sociales de masse, avec les mobilisations, les occupations, le rejet généralisé de l’insécurité sociale là où elle se produit. Nous devons continuer d’établir des connexions entre les figures du travail désormais fragmentées afin que cette connexion et ce refus s’étendent.
Nous croyons que cette reprise doit également être effectuée au-delà des frontières françaises, en construisant des connexions transnationales. Suite à cette loi travail qui a été imposée de force, on peut constater que désormais aussi, les conditions matérielles d’exploitation et de précarité tendent à nous rapprocher aux conditions d’exploitation de l’ouvriers polonais, l’ouvriers espagnol, du migrant qui vient de traverser les Balkans, des précaires allemands, britanniques, et italiens. Nous devons contrer la logique de précarisation, de division et de compétition qu’ils souhaitent nous imposer. Il est temps de créer les conditions de contrer cette précarisation, de faire que cette “égalité de traitement” des populations et des travailleurs en Europe devienne une force capable d’attaquer ceux qui précarisent toujours plus. Nous faisons le constat que une lutte nationale ne peut suffire, afin de maintenir ce que la loi travail détruit. Loi El Khomri en France, lois Hartz en Allemagne, Job Act en Italie, loi Peeters en Belgique, les offensives contre le droit des travailleurs, des chômeurs et des intermittents se déploient dans toute l’Europe. Nous devons inverser le mécanisme selon lequel une conquête pour quelques un devient une perte pour beaucoup d’autres.
Ce qui se passe en France est sans précédent. Le rejet de la subordination aux salaires et aux employeurs ont été les points autour desquels se sont concentrées les luttes. Pour une démocratie matériel et directe; contre la répression policière qui a fortement affecté les cortèges, qu’ils soient de têtes et syndicaux, contre le caractère répressif de l’état d’urgence. Des connexions inédites ont été possible car il été clair pour beaucoup qu’une lutte pour une meilleure démocratie doit se confronter à la fausse alternative entre précarité et chômage et l’idée même qu’il s’agit de la seule possible. Autour de la grève qui fut aussi un rejet de la “disponibilité” à tout prix au travail dans le but de “mieux exploiter”, des connexions entre migrants, travailleurs précaires, étudiants et chômeurs ont été expérimenté afin de chercher à surmonter les divisions existantes. La lutte a été aussi en mesure de s’attaquer aux chaînes de valeur et de profit, de bloquer des usines dans de nombreux endroits et ainsi, de perturber l’activité sociale quotidienne, pour lutter contre la loi travail et son monde la grève doit être en même temps sociale, logistique et métropolitaine.
Le défi auquel nous devons faire face aujourd’hui, est de relancer le pouvoir politique de la grève et des convergences des luttes au niveau transnational.La Plate-forme TSS, réseau transnational de travailleurs, de militants et de syndicalistes qui s’organisent pour construire l’opposition transnationale à la constitution européenne néolibérale, est un espace dans lequel doit pouvoir s’amplifier et s’étendre la convergence des expériences des pratiques de luttes de ces derniers mois en France. La Plate-forme TSS doit devenir un espace d’organisation où les différentes conditions de précarité pourront aider à construire un discours commun capable de s’affirmer en tant que référence pour des millions de femmes et d’hommes qui luttent quotidiennement contre la précarité. La Plate-forme TSS c’est l’espace où pouvoir partager l’expérience de lutte de ces derniers mois en France avec toute l’Europe et au delà de l’Europe. C’est viser une mobilisation transnationale à l’intérieur et à l’extérieur des lieux du travail, pour avancer ensemble vers un soulèvement transnational du travail vivant. C’est notre seule chance de faire que le signal de révolte des villes françaises qui a touché tous les précaires, les migrants et les travailleurs en Europe et au delà de l’Europe, se traduise en pouvoir réel. La grève sociale française peut et doit devenir une grève sociale transnationale.
Pour ces raison, après la grosse mobilisation du 15 Septembre qui à réuni tout le monde pour une nouvelle saison de luttes, nous pensons que la réunion du 21, 22, 23 Octobre à Paris, organisée par la Plate-forme TSS, sera l’occasion de discuter de la façon de faire revivre à plus grande échelle la lutte contre la loi travail et son monde.
Assemblée TSS France
Signatures collectives:
Unione Syndical Solidaire
Sud Commerces et Services
Fédération Sud Postes, Télégraphes et Télécommunications (PTT)
Coordinations des Intermittents et Précaires Idf
Commission Économie Politique de Nuit Debout – République
Diem 25 pour la France
Ecologie Debout – République
Signatures individuelles:
Antoine Boutin (commission économie politique ND République, travailleur)
Emilio Bermouth (commission économie politique ND République, étudiant)
Julien Bertrand (commission économie politique ND République, travailleur)
Gerard Cardella (pole lutte ND République)
Alexis Cukier (commission Europe ND République)
Fred Dubonnet (commission économie politique ND République, intermittent du spectacle)
Tam Kien Duong (média center ND République, travailleur)
Margot Doussy (commission économie politique ND République, chômeuse)
Tristan Farah (commission économie politique ND République, étudiant thèse)
Camille Ferré (commission économie politique ND République, travailleuse)
Nicolas Framont (commission économie politique ND République, étudiant thèse sociologue)
Pauline Langlois (commission économie politique ND République, travailleurse)
David Laurent (ecologie debout République)
Arthur Brault Moreau (commission convergence des luttes ND République, étudiant)
Damien Moreau (commission économie politique ND République, étudiant)
Lison Noel (commission accueil coordination ND République, travailleuse)
Cecil Noguès (commission économie politique ND République, artiste)
Erwan Papon (intérimaire)
Kévin Poperl (commission économie politique ND République)
Catherine Samary (commission Europe ND République, économiste)
Paolo Sandoz (commission grève générale ND République)
Wil (commission économie politique ND République, travailleur)
Luc Corine (salariée précaire)
Benabdelmoumène Aicha, (chômeuse de longue durée)
Marion Alcaraz (Commission Europe debout, Paris ND République)
Pour signer l’appel (individuellement ou en tant que group) envoyer un mail à l’adresse: tssfrance@autistici.org
Pour plus d’informations à propos du meeting du TSS: consulter le site internet ou écrire à info.transnationalstrike@autistici.org
English translation:
Building the transnational social strike: towards the 21-23.10 meeting in Paris
The approval of the loi travail and the government’s authoritarianism do not stop the French movement. This movement aims high: it does not only fight a single law, but also its entire «world», that is a world of precarization of life and work, a world of powerlessness imposed on precarious, migrants, workers and students. Now the challenge is to continue struggling against this world. We need not to lose the uprising potential which has filled the streets, the workplaces, the schools and the theaters. We need to give continuity to the power that turned the strikes in the workplaces into mass social strikes, with the demonstrations, the occupations, the widespread refusal of precarity in each place in which it is produced. We need to continue struggling together, by overcoming the divisions that separate us inside the workplaces and inside society, by creating connections between different conditions of precarity.
We believe that all this needs to be done also by crossing the French borders and by building transnational connections. With the measures imposed by the loi travail, we become more and more equal, as far as the material conditions of precarity are concerned, to the Polish and Spanish industrial workers, to the migrants who cross the Balkanroute, to the German, English and Italian precarious workers. It’s time to turn this equality between different conditions of exploitation into a collective power able to be poured down over those who precarize us. We need to fight against the logic of precarization based on division and competition. It is not enough to struggle on the national level to keep those rights that the law destroyed. The loi travail in France, Hartz IV in Germany, the jobs act in Italy, the loi Peeters in Belgium: the attacks on workers’ rights are clear all over Europe. We have to turn upside down the mechanism according to which a conquest in one place becomes a loss in another place.
What is happening in France is unprecedented. The collective refusal of subordination to wage and employers has been the center of gravity around which different struggles have revolved: the struggle for a material democracy, against the police repression attacking demonstrators and unionists; against the repressive state of emergency. Unprecedented connections have been possible because it has been clear that a fight for real democracy needs to tackle the fake alternative between precarity and unemployment. Through the strike as a mass refusal of work and of an exploitation, convergences between migrants, precarious workers, students and unemployed have been experimented in order to overcome the existing divisions. The struggles in the factories, in the streets and in the schools have been able to disrupt the production of value and the circulation of profits and to block whole cities in their daily modes of operation. In order to defeat the «world» of the loi travail, the strike needs to be at the same time social, logistical and metropolitan.
The challenge we are confronted with now is to relaunch the political power of the strike and of the convergence of the struggles on a transnational level. The Transnational Social Strike Platform, a transnational network of workers, activists and unionists that organize themselves to build an opposition to the neoliberal European constitution, is the place in which the convergence of the struggles that took place in the last months in France can be amplified and expanded. The TSS Platform must become a space of organization where the different conditions of precarity can build common demands and a shared discourse able to be also a reference point for those millions of women and men who struggle everyday against precarity. The Transnational Social Strike Platform is the opportunity for us to share our experience of struggle of the last months with all Europe and beyond. It is the chance to aim at a transnational mobilization inside and outside the workplaces, to move together towards the transnational uprising of living labor. This is the only possibility for us to turn the chant of rebellion reaching over from France to the precarious, migrants and workers throughout Europe into a real collective power. The French social strike can and must become a transnational social strike.
For all these reasons we think that, after the great mobilization of the 15th of September, that has initiated a new season of struggles, the meeting organized by the Transnational Social Strike Platform, taking place in Paris from the 21st to the 23rd of October, will be the occasion to discuss about how to continue on a bigger scale the struggle against the loi travail and its world.
TSS Assembly France